vendredi 12 février 2016

Quand l'enfant a un problème : l'écoute active





L’écoute active consiste à inviter l’enfant à parler afin de l’aider à exprimer ses contrariétés et à résoudre seul ses problèmes. Ecouter un enfant quand il a un problème est important car on lui envoie ainsi le message qu’on s’intéresse à lui et à ses émotions et problèmes. Ainsi, quand c’est nous qui avons un problème, dû à son comportement, il est plus à même de nous écouter et de tenir compte de ce qu’on dit. Je ne dis pas que ça fonctionne à 100% mais c’est un fait qu’un enfant écouté écoutera plus les autres.

Il faut pour cela connaître et éviter les 12 réponses typiques qui sont des obstacles à la communication.
L’écoute active consiste à reformuler le message de l’enfant en disant « tu… » en essayant de comprendre quel est le sentiment réel de l’enfant et mettre des mots dessus : (« tu sembles fâché après … », « tu hésites à …. », « tu es déçu parce que …. », « tu es triste… »…).

Voici un exemple qu’on peut retrouver dans le livre PARENTS EFFICACES de Thomas Gordon.
Dans le 1er cas, la maman utilise les obstacles à la communication.
Louis : Denis ne veut pas jouer avec moi aujourd’hui. Il ne veut jamais faire ce que j’aimerais qu’on fasse.
Mère : Pourquoi ne lui offres-tu pas de faire ce qu’il veut faire ? Tu dois apprendre à t’entendre avec tes amis. (Donner des conseils, faire la morale).
Louis : Je n’aime pas faire ce qu’il veut faire et en plus je n’ai pas le goût de m’entendre avec cet imbécile.
Mère : Eh bien, va te chercher quelqu’un d’autre avec qui jouer, alors, si tu veux faire ta mauvaise tête. (Offrir une solution, dire des noms).
Louis : C’est lui la mauvaise tête, pas moi. A part ça, il n’y a personne avec qui je peux jouer.
Mère : Tu t’inquiète seulement parce que tu es fatigué. Ton problème sera réglé en te réveillant demain matin, tu verras (Interpréter, rassurer).
Louis : Je ne suis pas fatigué et demain ce sera encore la même histoire. Tu ne comprends tout simplement pas à quel point je déteste cet idiot.
Mère : Cesse de parler ainsi ! Et que je ne t’entende plus jamais parler de tes amis de cette façon. (Donner des ordres, menacer).
Louis : (il s’éloigne en boudant) : je n’aime pas demeurer dans ce quartier, j’aimerais qu’on déménage.
Ici, Louis reste avec son problème irrésolu. Il est toujours fâché après Denis mais également après sa mère qui n’a pas su l’écouter et le comprendre. Il ne s’est pas remis en question pour trouver une solution à son problème.
Voici le même cas mais où la maman utilise l’écoute active :
Louis : Denis ne veut pas jouer avec moi aujourd’hui, il ne veut jamais faire ce que j’aimerais qu’on fasse.
Mère : Tu sembles fâché contre Denis. (Ecoute active).
Louis : Tu l’as dit. Je ne veux plus jamais jouer avec lui. Je n’en veux pas comme ami.
Mère : Tu es tellement fâché que tu ne veux plus jamais le voir. (Ecoute active).
Louis : C’est ça. Mais si je ne l’ai plus comme ami, je n’aurais plus personne avec qui jouer.
Mère : Tu n’aimerais pas de retrouver seul pour jouer. (Ecoute active).
Louis : Ouais, j’ai bien l’impression que je vais avoir à m’entendre avec lui de quelque manière. Mais en même temps, j’ai tellement de difficulté à ne pas me fâcher contre lui.
Mère : Tu aimerais mieux t’entendre avec Denis, mais tu trouves difficile de ne pas de fâcher contre lui. (Ecoute active).
Louis : Ce n’était pas comme ça avant, il était toujours d’accord pour faire ce que j’avais envie de faire. Maintenant, il ne veut plus me laisser décider.
Mère : Denis n’est plus aussi facile à influencer maintenant. (Ecoute active).
Louis : C’est bien ça. Il n’est plus un bébé maintenant. Mais il est plus intéressant comme ça.
Mère : Tu l’apprécies mieux tel qu’il est maintenant. (Ecoute active).
Louis : Oui, mais c’est difficile d’arrêter de tout décider tout seul. Peut-être qu’on se disputerait moins si je le laissais décider de temps en temps. Je pense que ça marcherait.
Mère : Tu crois que si tu cédais de temps en temps, ça pourrait aider. (Ecoute active).
Louis : Oui, je pense que ça marcherait. Je vais essayer.

Ici, Louis a trouvé tout seul une solution à son problème, solution qui lui convient puisque c’est lui qui l’a trouvé et non sa mère qui le lui a suggéré.

L’écoute active peut sembler au premier abord vraiment pas naturelle, bizarre. C’est comme les messages-je : cela demande de la pratique.

Voici les attitudes à avoir pour que l’écoute active fonctionne bien :
  • On doit vouloir écouter ce que l’enfant veut dire. Il faut prendre le temps d’écouter. Si on n’a pas le temps, mieux vaut le dire tout simplement.
  • On doit sincèrement vouloir aider l’autre à résoudre le problème particulier qu’il ressent en ce moment. Si on ne le veut pas, mieux vaut attendre de le vouloir.
  • On doit sincèrement être capable d’accepter les sentiments de l’autre, quels qu’ils soient, aussi différents qu’ils puissent être de nos propres sentiments ; on doit pouvoir mettre de côté notre idée des sentiments que l’enfant « devrait » ressentir.
  • On doit avoir un profond sentiment de confiance dans la capacité de l’enfant de s’occuper de ses propres sentiments, d’y voir clair et de trouver des solutions à ses problèmes. Vous acquerrez cette confiance en observant votre enfant régler ses problèmes.
  • On doit être capable de voir son enfant comme une personne différente de soi, un être unique qui a son existence propre, un individu distinct à qui on a donné sa propre vie et son identité personnelle.
Pour en savoir plus, voici quelques livres de Thomas Gordon qui traitent de l'écoute active plus en détails :
PARENTS EFFICACES
Parents efficaces au quotidien
EDUQUER SANS PUNIR
et également : Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent de Faber & Mazlish

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